LES FAUX

L'étude de ces timbres a été faite par le Dr GRASSET

faux de 1913

Il est très rare, de couleur bleu laiteux. Découvert en 1913 par M. BAJET, signalé dans le POSTILLON par M. MONTADER

Il est plus grand que l'authentique

Les spécificités

Dentelure linéaire 14.
couleur bleu
trait de gravure épais formé de point et de tache à certain endroit (coude, main, pied droit)
REPUBLIQUE FRANCAISE
lettres inégales et défectueuses.
" C "de Française trop grand
A couché vers la gauche
FR trop grand par rapport à l’originale
POSTES
E sans barre médianes
dernier S arrondis, trop courts et penchés en arrière
Pouce de la main difforme
Robe
Plus un voilage fin transparent qu’un tissus

Utilisation postale

A noter que ce faux est de même facture que le faux 10 c. de 1914.

 

 

faux de marseille ( dit de nice )

Timbre vendu dès 1921 et jusqu'en avril 1923 dans le Sud-Est de la France surtout à Nice et Marseille mais d'autres oblitérations existent . Les débits de tabac en ont distribué des quantités considérables ( 8 millions environ ).
Deux revendeuses, la mère et la fille, furent arrêttées. Elles écoulaient la production d'un faussaire toulousain connu sous le nom de Paul, célébre pour ses imitations de timbres Cérès de 1849 et de timbres de l'émission de Bordeaux.

Article de l'Écho Postal de novembre 1923

" C'est grâce à un philathéliste, M. Serrane de Nice, que l'administration des postes fut mis en éveil, dans les premiers mois de 1923, sur la circulation dans les débits de tabac de la côte d'Azur, entre Nice et Marseille, de faux 25 centimes, à ce point bien imités qu'un examen un peu approfondi était nécessaire pour les reconnaître et que l'ingénieur en chef de la fabrication, saisi de l'affaire, dut consacrer un laps de temps assez long avant d'être convaincu de la falsification.
Mais je dis cela sans acrimonie, il y tant de variétés dans les grands tirages, tant de clichés fatigués, tant de différents galvanos, qu'il est matériellement impossible d'éviter ces variétés.
Or, il faut bien l'avouer, au premier examen la Semeuse a si bon air, que les débitants de tabac, qui sont des gens ayant le timbre dans l'oeil, en ont acheté et débité avec une sécurité qui prouve que la falsification était réussie.
D'ailleurs, M. Serrane avoue lui même qu'il lui a fallu un examen minitieux du bloc, qui était dans sa collection depuis 2 ans pour reconnaître que le bloc était faux.
Vous pensez si les falsificateurs ont eu beau jeu, jeu qui dure sans doute depuis quelques années.
Les perquisitions opérées firent découvrir des quantités importantes et l'administration estime à 8 millions le nombre de timbres qui fut écoulé. Le tort des débitants, dont la bonne foi est certaine, est d'avoir acheté ces timbres à des particuliers, avec une circonstance particulière, qui aurait dû les mettre en éveil, que ces timbres offerts étaient toujours par feuille de 25, sans marges d'encadrement ! "
Il existe de fausses lettres avec de vrais faux mais oblitérées avec un faux cachet de Nice

Les spécificités

Dentelure horizontale 13,5 ou inférieur ( 14 pour les authentiques ), plusieurs peignes ont été utilisés.
Tirage probable en photogravure
Lettres de « République Française » sont un peu plus étroites.
Le dernier E de République présente une barre inférieure qui se continue dans les cheveux. (Sur l'original, il a la forme d'un F sans barre inférieure).
Les ombres sur la joue sont trop étroites et donne l'impression de la jugulaire d'un casque .

L'œil, mal fait, semble regarder en arrière.
Le pouce est collé a la main qui sème et descend obliquement en arrière, alors qu'il monte légèrement sur l'authentique. ( le critère le plus facile à identifier )
Grosses taches sur les pieds de la Semeuse, surtout le gauche .
Le "C" de centimes est plus rond et plus proche de la robe de la Semeuse.
Le "2" ressemble à celui du type 2 de l'authentique .
Les 2 pieds présentent une semelle blanche bien nette. Ce signe est surtout remarquable pour le pied qui repose par terre.
Un trait de moins sur le bras droit et un espace entre ces traits et le coude .
Ce timbre est connu en bleu et bleu plus foncé .

Utilisation postale

En neuf, il n'est pas très rare.
Oblitéré, il est déjà plus difficile à trouver.
On le rencontre parfois avec la perforation CL du Crédit Lyonnais.
Lettre du 18 mars 1923
Lettre du 19 mars 1923 pour l'Italie
Lettre tardive du 2 juillet 1923 taxée pour timbre contrefait

bibliographie

Jean Storch et Robert Françon ; Les timbres-poste au type semeuse camée de 1907
Louis Barrier ; Essai sur les semeuses
Colonel Leblanc ; B.P.M. n°198 ; septembre 1958 page 154 à 156