Les carnets

le modÈle de clichÉ report « c »

Les carnets du 10 centimes semeuses ont été confectionné avec le modèle de cliché report « C »

Ce modèle de report spécial aux carnets à plat est une grande plaque de cuivre renfermant 40 fois la gravure, d'un timbre. Les timbres y sont répartis en 4 panneaux de 10 séparés entre eux par deux « ponts », l'un vertical, l'autre horizontaL. Ces ponts faisant partie intégrante de la plaque et se coupant en son milieu forment donc à eux deux une croix blanche qui constitue la caractéristique essentielle de ce nouveau report.
bloc haut gauche
Hg
variété case 13
bloc haut droit
Hd
bloc bas gauche
Bg
variété case 34
bloc bas droit
Bd
Les timbres étaient serrés judicieusement les uns contre les autres afin de convenir aux peignes de la perforation
Le « pont vertical » avait la largeur d'un demi timbre comme dans le modèle cliché report « A » des feuilles à plat ; le « pont horizontal » avait la hauteur d'un timbre ( il remplaçait la troisième ligne de timbres du modèle A des feuilles à plat dont il avait même hauteur ).
Les dimensions du cliché « C » sont absolument identiques à celles du cliché « A »
Dans les impressions, les ponts étaient tous deux entièrement dentelés ce qui permettait d'utiliser le même peigne de perforation que pour les feuilles petit format et roulettes.
Le modèle report « C » est dû point de vue perforation identique au modèle report « A » . C'est un modèle « A » dont la troisième ligne de timbres serait blanche et de la même hauteur que les timbres .
Les carnets étaient agrafés aux couvertures selon un usage commun à tous les carnets à plat.
Les demi feuilles d'impression renfermaient trois copies du cliché report soit 3 x 40 = 120 timbres.
Disposition suivant le schéma ci-joint où chaque timbre est figuré par un chiffre, celui du numéro du report de 40 auquel il appartient.
Les trois copies du report : 1, 2 et 3, avec la croix blanche formée par les deux ponts, se coupent au centre des clichés de service copiés sur le report.
Copie report 1
1 1 1 1 1   1 1 1 1 1 carnet 1
1 1 1 1 1   1 1 1 1 1
                       
2 2 2 2 2   2 2 2 2 2 carnet 2
2 2 2 2 2   2 2 2 2 2
copie report 2
3 3 3 3 3   3 3 3 3 3 carnet 3
3 3 3 3 3   3 3 3 3 3
                       
4 4 4 4 4   4 4 4 4 4 carnet 4
4 4 4 4 4   4 4 4 4 4
copie report 3
5 5 5 5 5   5 5 5 5 5 carnet 5
5 5 5 5 5   5 5 5 5 5
                       
6 6 6 6 6   6 6 6 6 6 carnet 6
6 6 6 6 6   6 6 6 6 6
Pour constituer un carnet à plat, les copies du modèle « C » étaient découpées en 2 parties de 20 timbres.
La hauteur totale entièrement perforée est ici encore « H = 17 ».
Comme on le voit chaque cliché de service ( chaque copie du cliché report ) donnait deux carnets, l'un reproduisant les 20 timbres du haut du report et l'autre les 20 timbres du bas du report.
En bas des demi feuilles d'impression il y avait les indications habituelles aux feuilles de vente et roulettes
( jour, mois, numéro de presse ).
Cependant il n'y avait pas de millé sime entre les deux panneaux de 10 des carnets.

 

 

feuilles de 120 timbres pour carnet de 20 timbres au type I

Les timbres sont au type I C. La planche est faite de 12 ( 2 x 6 ) petits panneaux de 10 ( 5 x 2 ) vignettes. Les intervalles horizontaux ont la hauteur d'un timbre. L'intervalle vertical mesure 10mm. Les feuilles ne portent ni millésimes ni barres. Le groupe habituel de caractères figure en bas à gauche. Sur les feuilles de papier GC des lettres figuraient dans la marge en haut et en bas.
Elles disparaissent lors du massicotage. Quelques marques subsistent parfois dans la marge de certains carnets.
La feuille d'impression des carnets ayant la même dimension que celle des feuilles de vente habituelles, elles ont donc pu être dentelé sur les mêmes machines. Dans ces feuilles, le galvanotype est de 40 timbres et il est reproduit trois fois dans la feuille de 120. Ces feuilles de 120 n'ont jamais été vendues à la poste.
Demi-feuille de 6 carnets dentelés
Demi-feuille de 3 carnets dentelés avec variété de piquage
<
Demi-feuille de 3 carnets non dentelés
Ces feuilles en non dentelé sont très rares nous avons pu identifier 2 dates d'impression
25 janvier, opérateur V, presse 16
7 mars, opérateur V, presse 16

 

 

l'isolÉ de la case 13

M. Broyer est le premier a avoir décrit l’isole au type I A de la case 13, à la troisième case de la deuxième ligne du G.T.
Il situe « l'origine » de cet isolé dans le G.T.. (galvano type) particulier de ces carnets

Il « date » également la présence de cet isolé dans le G.T.. Cette présence est antérieure à l'utilisation du G.T..
Le G.T. comportant quarante cases, soit le contenu de deux carnets de vingt timbres, il s'ensuit que « dès le début » des carnets rouges, un carnet sur deux comporte l'isolé au
type I A
Sur la ½ feuille de 6 carnets dentelée ou non dentelée, il se trouve sur le carnet numéro 1, 3 et 5
Le G.T. de 40 cases des carnets de 20, avec sa case 13 décentrée vers le bas et cinq timbres de sa première ligne, aux signatures abîmées ou refaites.
Au sujet de cet isolé de la case 13, l'isolé est décentré, par rapport aux autres timbres de sa ligne.
Le type I A étant moins haut que ses voisins I C, il se trouve que son cadre supérieur est plus éloigné qu'eux de la première ligne, tout en ayant son cadre inférieur aligné avec ceux de ses voisins.
De plus, l'isolé est légèrement « chaviré » à droite par rapport à ses voisins.

case 12 case 13 case 14
Il ne s’agit pas d'un plomb frappé au type I A (mélangé à 39 plombs au type I C) car celui-ci serait correctement aligné avec tous les autres plombs ayant donné naissance au G.T. .
Le décentrage et le chavirage de la case 13 prouve qu'il y eut à cette case un remplacement effectué dans le G.T. Donc un remplacement effectué dans le G.T. après sa sortie du bain galvano
Dans ces conditions, à sa sortie du bain galvano et avant le remplacement de sa case 13, le G.T devait être homogène au type I C
Mais si le remplacement est ultérieur à la préparation du G.T.., il est, bien entendu, antérieur à son utilisation, puisque tout carnet provenant du haut du G.T. comporte immanquablement l'isolé I A
M Broyer a aussi examiné les variétés rencontrées dans cinq timbres de la première ligne du G.T.
Ces variétés affectent leurs signatures. Elles sont donc situées à la frontière même entre la première ligne qui les contient et la seconde ligne qui renferme l'isolé I A.
Ces variétés parce qu'elles sont justement situées à cette frontière, militent beaucoup en faveur du remplacement de la case 13 initiale du G.T. par la gravure de l'isolé
Il ne restera plus ensuite qu'à connaître la cause du remplacement

 

 

les variÉtÉs de signature

(situées au bas des timbres) de cinq cases de la première ligne du G.T

Case 2

Le « E » de E MOUCHON est très anormalement surélevé par rapport au M et au point précédant le M, si bien que cet E s'achève dans le cadre même du timbre.
Cette variété, comme les suivantes, montre nettement une perturbation qui eut lieu « au pied de son timbre ».

Case 3

Cette case présente un intérêt tout particulier du fait qu'elle surmonte la case 13 de l'isolé.
La signature E. MOUCHON est refaite. U très large et très fin, alors que le U habituel du type IC est extrêmement étroit et lourd.

Case 4

Le « Y » de ROTY ressemble plus à un V qu'à un Y. Le « E » de E. MOUCHON n’a pas de barre supérieure.
        
          

Case 8

Toute la partie inférieure de la signature O. ROTY est comme limée. De telles ablations de la partie inférieure de la signature surviennent généralement non par limage, mais par suite d'un malencontreux coup de scie... destiné à séparer les gravures des deux cases voisines

Case 9

La signature O ROTY est un peu différente de la normale
Il fut nécessaire de scier entre les 2 lignes de figurines pour remplacer la case 13 initiale par l'isolé. Le très étroit  espace séparant la première ligne de timbres de la deuxième explique ces variétés de signature.
Au remontage, elles ne furent pas bien raboutées (parallèles l'une à l'autre).
L'espace, entre elles, est en effet, plus petit à gauche qu'à droite. Et ceci milite aussi en faveur d'un sciage du G.T. entre ses premières et deuxièmes lignes...
Le « large espace » séparant les deuxièmes et troisièmes lignes du G.T. fut aussi scié.
La largeur de cet espace permit, cette fois, d'éviter tout accident aux signatures de la deuxième ligne.
Puis, dans la deuxième ligne ainsi isolée, les cases 12 et 13 furent séparées à la scie ainsi que les cases 13 et 14
La case 13 se trouva ainsi détachée sur ses quatre côtés

Ces malencontreux coups de scie intervenus entre la première et la deuxième ligne suffiraient à prouver que l'isolé de la case 13 est un « remplaçant ».
Pourquoi ce remplacement a-t-il eu lieu ?
Probablement qu'au sortir du bain la case 13 initiale (au type I C comme les autres cases) était mauvaise et demandait un remplaçant qui fut tout simplement pris dans l'outillage... des feuilles de vente au type I A.
Autre hypothèse, l'isolé I A aurait été inséré dans le G.T. précédemment homogène au type IC, afin de permettre à l'atelier des contrôles, par comparaison, entre les résultats donnés par des gravures différentes. Certains isolés présents dans les planches d'autres timbres « semblent » militer en faveur de cette thèse (deux types différents imprimés côte à côte).

Pour A. Broyer, le G.T. pour carnets fut confectionné en 1907 ( homogène au type I C donc avec case 13 au type I C ) et, vu sa non-utilisation pour carnets à cette époque, on lui a prélevé sa case 13 par découpage, afin de préparer avec elle les entiers du 10 c ( cartes postales et enveloppes au type I C ). Puis, lorsqu'en 1909 ou 1910 il fut nécessaire de préparer des carnets, il fallut « reconstituer » le G.T. nécessaire a cette présentation, et on le « rempluma » avec la gravure de l'isolé I A.

 

 

autres variÈtÉs du g.t.

Case 33

Cassure verticale dans le bras qui sème

Case 35

Cassure de deux traits dans la robe

 

 

les carnets au type I C

les couvertures

Couverture beige clair
Couverture gris beige
Couverture beige soutenu

Les carnets

138 C1 : format 110 x 60 mm

Ce carnet est connu avec les timbres imprimés sur du papier glacé dit papier « O »

138 C2 : format 110 x 60 mm

Ce carnet très rare est identique au carnet 138 C1 avec des timbres imprimés sur du papier « X ;»

138 C3 : format 110 x 60 mm
(identique au C1 avec isolé de la case 13)

138 C4 : format 110 x 60 mm
(identique au C2 avec isolé de la case 13)

138 CA1 : format 110 x 60 mm

Couverture avec « ANNULÉ » en violet, cachet manuel des cours d’instruction (1911
)

138 CA2 : format 110 x 60 mm
(avec isolé de la case 13)

138 C5 : format 110 x 60 mm
papier G.C.

Carnet imprimé pendant quelque semaine à la fin de 1916, il est rare. Sa couverture est en papier mince sans papier paraffiné entre les timbres et la couverture

138 C6 : format 110 x 60 mm
papier G.C. (avec isolé de la case 13)

les variÉtÉs

Variétés de piquage

Demi-feuille de 3 carnets dentelés avec variété de piquage
Double piquage
Variété de piquage
Variété de piquage sur papier X

Variétés de couleur

Perforation

Pour éviter une utilisation frauduleuse par des employés indélicats, certaines sociétés perforent leurs timbres.
Perforation de carnet « M L » de la société Maurice Ledoux marchand de pompe à Bègles
Identification des carnets avec le nom des utilisateurs
Société Maurice Ledoux marchand de pompe à Bègles

 

 

Feuilles de carnet porte-timbres

Feuille de 56 porte-timbres

les carnets porte-timbres

aiglon

Carnet de fabrication privée, comportant 8 porte-timbres " AIGLON " et 16 pages de renseignements postaux ou de publicité pour les produits "AIGLON", ainsi qu'une carte postale (détachable) destinée à passer commande à la raffinerie.
Ces carnets ont été distribués gratuitement, à titre publicitaire, par la raffinerie de corps gras "AIGLON" située à Aubervilliers
C'est un carnet publicitaire "porte-timbres" spectaculaire et luxueux
Couverture extérieure du carnet
Le feuillet de 8 porte timbres
Carte postale du carnet
Pages centrales
Page 2
Page 4

 

Page 6
page 11

belle jardiniÈre

Carnet de fabrication privée, en 1907, comportant 6 porte-timbres de la "BELLE JARDINIERS" (2,rue du Pont Neuf à Paris).
Ce carnet réalisé par le "Timbre Poste Economique", 7, rue de la Bourse à Paris, permet, grâce à la publicité de vendre 6 timbres de 10 centimes pour le prix de 5 (soit 50 centimes au lieu de 60 centimes). La couverture est toujours numérotée, et les porte-timbres sont " verts ".
Couverture extérieure non numérotée
Intérieur du carnet sans les timbres
Intérieur du carnet avec les timbres
Intérieur du carnet avec une image de pardessus au lieu de complet veston

manchon hella

Carnet de fabrication privée, en 1908, comportant 6 porte-timbres de la Société Française des "MANCHONS HELLA".
Ce carnet réalisé par "Le Timbre Poste Economique", 7, rue de la Bourse à Paris, permet grâce à la publicité de fournir les 6 timbres de 10 centimes avec une petite réduction (0F55 au lieu de Of60). Le carnet reproduit ci-dessus comporte 6 porte-timbres "verts", fixés dans la couverture "série C". Les mêmes porte-timbres "verts" se rencontrent avec les couvertures "série D".
On connaît égaiement ce timbre sur porte-timbre "bleu" provenant vraisemblablement des couvertures
série "B".
Couverture extérieure
Intérieur du carnet avec son feuillet de 6 porte timbres

menthe - pastille

Carnet de fabrication privée, en 1908, comportant 6 porte-timbres "MENTHE-PASTILLE" du distillateur
E.Giffard (Angers).
Ce carnet réalisé par le *Timbre Poste Economique", 7, rue de la Bourse à Paris, permet, grâce à la publicité de vendre 6 timbres de 10 centimes pour le prix de 5 (soit OF50 au lieu de OF60).
Le carnet reproduit ci-dessous comporte 6 porte-timbres "verts". Le même carnet existe avec des porte-timbres "bleus".
Cette distillerie existe toujours, elle est actuellement dirigée par Bruno GIFFARD, l'arrière-petit-fils d'Emile GIFFARD
Couverture extérieure
Intérieur du carnet avec son feuillet de 6 porte timbres

voisin mignon

Carnet de fabrication privée comportant 6 porte-timbres de la Société VOISIN-MIGNON à Marseillan (Hérault).
Ce carnet réalisé par "Le Timbre Poste Economique", 7, rue de la Bourse à Paris, permet grâce à la publicité de fournir les 6 timbres de 10 centimes avec une petite réduction (0F55 au lieu de OF60). Ces porte-timbres ne sont connus qu'en "violet".
Couverture extérieure
Intérieur du carnet avec son feuillet de 6 porte timbres

tisane du laboureur

Carnet de fabrication privée comportant 6 porte-timbres "TISANE du LABOUREUR" du pharmacien A. Dumayne à Perpignan.
Ce carnet réalisé par "Le Timbre Poste Economique", 7, rue de la Bourse à Paris, permet grâce à la publicité de fournir les 6 timbres de 10 centimes avec une petite réduction (55 centimes au lieu de 60 centimes).
Les porte-timbres de ce carnet sont "verts".
Actuellement on ne connaît qu'un exemplaire de ce carnet.
Couverture extérieure
Intérieur du carnet avec son feuillet de 6 porte timbres

 

 

essais de carnets

Dans les années 1911-1913, l’administration des Postes se rendit compte que l'Atelier du timbre était en retard sur ses concurrents, spécialement anglais et suisses. Des essais eurent lieu concernant, en particulier, l'impression des carnets et celle des feuilles en typographie rotative

les documents officieux

L'Atelier a du procéder à des essais mais aussi que certaines imprimeries privées aient été sollicitées. M. J.-L. Trassaert a découvert dans les archives Chambon des documents très intéressants. Le plus commun est le tirage que cette entreprise a travaillé en sous-traitance pour l’Etat.
Le plus curieux document découvert est un fragment de 48 vignettes venant de l'imprimerie Harrison and Sons de Londres. Les rangées sont de 6 vignettes horizontales. On voit que, par un massicotage en blocs de 6, on obtient le même genre de feuillets que dans le carnet de 30 du 10 centimes type 2. De plus, dans les marges il y a des trous d'entraînement comme dans la feuille de 144 du 10 centimes du type II. Il est très possible que l'imprimerie Chambon et l'Atelier se soient inspirés de ce modèle pour les feuilles de 144 et carnets de 30 qui en ont été tirés. Mais bien d'autres essais ont précédé la naissance du carnet de 30 timbres : on peut en suivre la genèse avec les archives conservées au Musée de la poste.

les documents officiels

En 1911, le sous-secrétaire d'état aux postes et télégraphes demande à l'exploitation postale d'envisager la création de carnets de petit format comme il en existe à l'étranger (Allemagne, Suisse) et si possible mixtes comprenant plusieurs valeurs.
• Le Musée postal conserve une lettre du 30 novembre 1911 qui envisage plusieurs formules de carnets à 3 francs, 5 francs ou 6 francs, tous mixtes. Une lettre de l'ingénieur en chef, en date du 22 décembre 1911, signale qu'il adresse cinq modèles de carnets. Une note manuscrite signale «seul reçu en face du 4ème carnet.
• Ce carnet mixte contenant 24 timbres à 5c vert et 18 timbres à 10 centimes rouge est conservé au Musée postal. Sa couverture est en carton orange.
Sur la page 1, les mentions : République Française. Carnet contenant 24 timbres-poste à 5c, 18 timbres poste à 10 centimes. Prix : 3 francs.
Sur la page 4 : la République assise avec la mention «République Française». Le dessin, les ornements de la page 1 et les caractères typographiques sont les mêmes que ceux du carnet de 30 timbres à 10 centimes.
Les timbres sont des timbres à 5c au type 2 et des timbres à 10 centimes au type 1A. La gomme et le papier n'ont rien de particulier. Ce n'est pas un papier X. Les timbres sont séparés par des intercalaires paraffinés.
• Un troisième document est conservé au Musée postal. Il émane du sous-secrétaire d'État aux postes et télégraphes : il est daté du 16 avril 1912 et n'est pas signé. Il précise :
épondre à M. Thévenin que l'administration admet en principe les carnets suivants:
1°) 60 timbres à   5 centimes = 3 francs
2°) 30 timbres à 10 centimes = 3 francs
3°) 12 timbres à 25 centimes = 3 francs
4°) 24 timbres à   5 centimes + 18 timbres à 10 centimes + 12 timbres à 25 centimes = 6 francs
Fabrication se rapprochant du modèle Suisse.
Question de la publicité sur intercalaires réservée
Renseignements postaux sur les parties intérieures des couvertures.
Concours pour les couvertures au point de vue artistique.
Ajourné. question liée à celle de la publicité sur les intercalaires.
Renseigner l'administration sur les essais d'impression sur papier gommé actuellement entrepris à l'Atelier.
Quelle sera, par millions de figurines insérée dans les nouveaux carnets, la majoration ou la diminution de la dépense actuelle.
Cette lettre très intéressante est la première note officielle où l'on parle du fameux «papier gommé, appelé lors de sa découverte papier X. Il s'agit du papier CLUZEL. Elle nous permet aussi de savoir que les essais sur ce papier X ont commencé dès 1912. De tels essais sur papier X existent. Ce sont des vignettes dans le format des timbres. Elles sont faites d'un chiffre : 5 en vert, 10 en rouge ou 25 en bleu foncé sur fond blanc. Elles sont disposées en petits feuillets de 6, avec marge gauche et agrafés en carnets, avec feuillets intercalaires. Les carnets mesurent 74 x 48 mm. Les vignettes imprimées sur papier X l'ont été en feuilles de 144 semblables à celles qui ont serv1Au 10 centimes, type II.
Plusieurs séries de carnets contenant ces vignettes sont connues.

essai de 1912

1er carnet : 30 vignettes à 10 centimes

- couverture semblable au carnet émis ( 138-C7 ) avec en plus une surcharge spécimen en violet
- 5 feuillets de 6 vignettes et 5 intercalaires vierges.

2ème carnet : 60 vignettes à 5 centimes

- couverture verte avec surcharge spécimen en violet
- 10 feuillets de 6 vignettes et 10 intercalaires avec mention : "Partie réservée à la publicité".
On retrouve cette indication à la page 2, 3 et 4 de la couverture.
- Indice A1, marge gauche de la couverture

3ème carnet : 30 vignettes à 10 centimes

- couverture rose avec surcharge spécimen en violet
- 5 feuillets de 6 vignettes et 5 intercalaires. Mêmes mentions que pour le second carnet.
- Indice Bl, marge gauche de la couverture.

4ème carnet : 12 vignettes à 25 centimes

- couverture bleue avec surcharge spécimen en violet
- 2 feuillets de 6 vignettes et 2 intercalaires. Mêmes mentions que pour le second carnet
- Indice Cl, marge gauche de la couverture.

5ème carnet : 12 vignettes à 5 centimes et 24 vignettes à 10 centimes

- couverture jaune avec surcharge spécimen en violet
- 6 feuillets de 6 vignettes et 6 intercalaires. Mêmes mentions que pour le second carnet
- Indice Dl, marge gauche de la couverture.
Les panneaux, comme pour les carnets en vente en 1911, sont séparés par du papier paraffiné.
Ces essais de 1912 furent sans suite ! On reprendra, cependant ces réflexions en 1916

essai de 1916

Dix modèles sont actuellement connus. Les vignettes sont sur papier X. Pendant la guerre de 1914-1918, les mêmes vignettes servirent à des essais de carnets avec intercalaires. Ceux-ci portaient des recommandations, pour le courrier adressé aux militaires en guerre ou par les militaires.
Ce genre de carnets n'a jamais vu le jour, probablement parce qu'on s'est aperçu, un peu tard, que les militaires bénéficiaient de la franchise postale et qu'ils n'avaient aucun besoin de carnets de timbres. Les recommandations postales imprimées sur les intercalaires permettent de dater leur impression. Il y est question du Secteur postal N° 502. C'est celui de Salonique, qui a été crée en octobre 1915. Le tarif de la lettre ordinaire signalé sur un des intercalaires est de 10 centimes jusqu’à 20 g, donc l'essai est antérieur au 1°' janvier 1917. On peut donc dater cette série d'essais entre octobre 1915 et décembre 1916. Elle est très probablement de 1916.
deux séries.ont été identifiées

1er série : Couvertures sur papier bulle, textes identiques aux carnets précédents

1°) Carnet de 60 vignettes à 5 centimes
- Recommandations " Militaires "
Couverture des carnets n°1
2°) Carnet de 60 vignettes à 5 centimes
- Recommandations " Civiles "
Couverture des carnets n°2
3°) Carnet de 30 vignettes à 10 centimes
- Recommandations " Militaires "
Couverture des carnets n°3
4°) Carnet de 30 vignettes à 10 centimes
- Recommandations " Civiles "
Couverture des carnets n°4
5°) Carnet de 12 vignettes à 25 centimes
- Recommandations " Militaires "
Couverture du carnets n°5
6°) Carnet de 12 vignettes à 5 centimes et 24 vignettes à 10 centimes
- Recommandations " Militaires "
Couverture du carnets n°6

2ème série : Couvertures nouvelles en couleur

7°) Carnet de 60 vignettes à 5 centimes
- Recommandations " Civiles "
Couverture du carnets n°7
8°) Carnet de 30 vignettes à 10 centimes
- Recommandations " Civiles "
Couverture du carnets n°8
9°) Carnet de 12 vignettes à 5 centimes et 24 vignettes à 10 centimes
- Recommandations " Militaires "
Couverture du carnets n°9
10°) Carnet de 12 vignettes à 25 centimes
- Recommandations " Militaires "
Couverture du carnets n°10

intÉrieur recommandations " militaire " du carnet d'essai n°1 de 1916

 

 

 

 

intÉrieur recommandations " civile " du carnet d'essai n°2 de 1916

 

 

 

 

essais de la maison chambon pour le compte de l'État

En 1913, l'atelier du boulevard Brune s'adressa, une fois de plus, à la maison Chambon Frères de Paris, spécialiste en impression rotative, pour faire un essai de Semeuse en typographie rotative. Avant d’être décrit par Pierre de Lizeray, ce très curieux essai a été pris pour un faux (faux de Lyon).

LA VIGNETTE THOMAS DE LA RUE

La maison Chambon demanda un modèle à la maison Thomas de La Rue et Cie à Londres, qui utilisait le même genre de machines. Tous ces essais de vignettes et de timbres portent dans les marges deux trous de dentelure alors que le matériel de l'Atelier du timbre n'en comportait qu'un seul

LA VIGNETTE POINCARÉ

La maison Chambon fit établir à titre d'essai un cylindre de vignettes à l'effigie du président Poincaré. Ces vignettes imprimées en rotative en vert en rouge et en bleu portent au-dessus du portrait les lettres R.F. et au-dessous 1913. Des essais existent en noir de fumée non dentelés sur carton.
Dans la marge se retrouve deux trous de dentelure à droite et à gauche, comme pour les vignettes Thomas de La Rue.
L'ingénieur principal des services techniques des PTT de l'époque, Depommey, à la vue de ces vignettes, donne l'ordre de faire un essai au type Semeuse
Essai Poincaré en noir de fumée sur carton
Essai Poincaré vert
Essai Poincaré en rouge
Essai Poincaré en bleu
Essai Poincaré en rouge sur fond rouge

la semeuse de haegelin

La maison Chambon demanda au graveur Haegelin d'établir un poinçon sur molette et, à la maison Keller-Dorian à Lyon, de faire réaliser le cylindre d'impression à partir de la molette mère.
Un cylindre de 50 timbres (5x 10) fut préparé sous la surveillance de M. Espert, directeur des services PTT du Rhône. Des épreuves furent exécutées à l'aide de ce cylindre. Nous connaissons des essais en noir de fumée sur carton, non dentelés. Des essais non dentelés et dentelés sont connus.
Essai Haegelin en noir de fumée
Il existe aussi des blocs de 25 timbres dentelés ou non dentelés en rouge, vert, ou noir. Les deux trous de dentelure horizontaux, spécifiques de ces tirages d'essais existent aussi dans les marges.
Semeuse de Haegelin en bloc de 25 timbre en rouge
Semeuse de Haegelin en bloc de 25 timbre en vert

Spécificité du timbre

6 hachures courtes et égales ombrent le visage
" R " de République à jambages égaux
" S " de Française : la boucle inférieure remonte
4 hachures au lieu de 5 sur le bras avant
hachures du bonnet en « V »
Le timbre a été copié photographiquement sur une Semeuse lignée sans valeur. Par suite de l'obligation de faire exécuter les cylindres par l'industrie privée, l'administration des PTT abandonna le projet d'imprimer avec des cylindres. Elle ne reprit l'idée qu'en 1921. Aucun des outils ayant servis à ces essais ne figure au Musée Postal

 

 

feuilles de 144 timbres pour carnets de 30 timbres au type ii

La feuille de 144 timbres et le carnet de 30 timbres sont des essais, émis pour écouler les stocks de guerre de l'Atelier afin de réaliser des carnets de 30 timbres. En temps normal, de tels essais n'auraient pas été vendus à la poste.
Ces feuilles d'impression portent 20, 30 et 31 mars (31 mars signalé une seule fois et peut-être par erreur) ainsi que 1er avril, elles portent la lettre G ou Q. Mais le projet de carnets est abandonné et l'impression du timbre est arrêtée brusquement et, sous quelque présentation que ce soit, les timbres ne sortent pas de l'Agence Comptable.
Le stock de papier restant est utilisé des 1915 ( 25 centimes semeuse bleu ), ainsi que pour des carnets et pour des roulettes ( 1917 date connue pour le 15 c. en millésime de roulette ).
L'émission des carnets confectionnés du type II peut être daté de 1918 ( un oblitéré est connu du 11 mars 1919 ).
Les feuilles de 144 timbres non utilisées pour la confection de ces carnets furent vendues entières entre octobre et novembre 1921. Elles étaient complétées avec un fragment de 6 timbres, pour être en conformité avec les feuilles de vente habituelles de 150 timbres.
La planche d'impression de ces feuilles est de 288 cases. Elle est faite de 8 galvanos de 36 accolés. La planche donne deux feuilles de vente de 144 timbres. Ces feuilles sont spécifiques du 10 c rouge au type II.
Cette feuille est faite de trois panneaux de 48 timbres ( 3 x 16 ).
Ces panneaux sont séparés par une marge verticale de 14 mm. Ces intervalles portent des trous de 2 mm de diamètre à hauteur de chaque rangée horizontale de dentelure. Sous le panneau gauche, se trouve le groupe de caractères qui indique le jour du tirage. La perforation de contrôle est en bas à droite, sans millésime.
Date du 20 mars 1914
Feuille de 144 timbres du 1er avril 1914 (musée Postal)
Des oblitérés de feuille existent à partir de 1919, reconnaissable par leurs dents détachées contrairement au timbre de carnet reconnaissablesà la coupe de la dentelure, mais ils sont rarissimes.(aucune cote n’existe pour ce timbre oblitéré)
La plus vieille date connue est du 11 mars 1919
Timbre issu de feuille oblitéré du 15 juillet 1919  (dents arrachées et non coupées)

les carnets au type ii

L'émission des carnets confectionnés du type II peut dater de 1918 ( un oblitéré existe du 11 mars 1919 ).

papiers utilisÉs

1°) Papier X, papier blanc, stries très fortes de la gomme, gomme mince, transparente. Timbre transparent et de couleur rouge foncé.
2°) Papier X, papier gris-jaunâtre, satiné au recto. Stries de la gomme peu marquées, très fines. Légère transparence.
3°) Papier X, papier gris-jaunâtre, stries de la gomme très fortes, gomme épaisse blanche. Timbre opaque.
Ces trois papiers vont donner 3 carnets différents par la qualité du papier utilise de 30 timbres : 5 feuillets de 6 imprimés sur du papier X et séparés entre eux par des feuilles de papier mince blanc ou bistre clair.

les couvertures

Couverture recto
Couverture verso

les carnets

138 C7 : format 78 x 48 mm
5 feuillets du 1er papier

138 C8 : format 78 x 48 mm
feuillets mélangés entre les 3 papiers

138 C9 : format 78 x 48 mm
5 feuillets du 2ème papier

Les variétés du type II sont très rare

Sans T à POSTE

bibliographie

Jean Storch et Robert Françon ; Les timbres-poste au type semeuse camée de 1907
Louis Barrier ; Essai sur les semeuses